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PETITE FUITE est un spectacle à géométrie variable qui peut inclure un temps de rencontre et d'action culturelle avec des adolescent.e.s.

 

Durant une semaine, les jeunes sont amenés à échanger, débattre et composer des matières chorégraphiques, écrites, théâtrales. À l'issue de cette cession le fruit de leur réflexion et de leur travail est intégré au spectacle sous forme de plateau partagé avec les artistes.

 

En option au travail scénique, les jeunes composent des matières plastiques qui sont exposées en amont du spectacle (6h supplémentaire).

MÉDIATION CULTURELLE

Public visé :

14 - 20 ans

Temps :

24h (sans le travail plastique)

Atelier :

Du lundi au vendredi

Représentation :

Samedi

GALERIE

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LA FABRIQUE
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LYCÉE L'OUSTAL
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ESCUELA DE ARTE - HUESCA

« Petite fuite » de la compagnie HIKENUNK. Ce spectacle s’est joué sur la scène de la Fabrique le vendredi 25 octobre 2019. Sur scène : 2 artistes, une acrobate aérienne avec tissu (Melissa Roces Buelga) et une chanteuse (Frederika Alesina) munie d’un boucleur. Elles vont ensemble, et avec nous, discuter et argumenter sur ces moments que toutes les femmes connaissent, les règles.


Dès les premières minutes du spectacle, quand le manteau de Mélissa tombe et que l’on découvre une tâche rouge sur son short, on comprend tout de suite le sens du titre, « Petite fuite ». L’ascension commence, laissant des traces sur le tissu blanc immaculé, et les questions se bousculent, toutes plus pertinentes les unes que les autres, ne résonnant pas à chaque fois pour toutes les femmes mais qui prend le sujet dans son intégrité. Ces questions étaient, (à mon avis) plutôt destinées aux hommes et aux femmes qui n’ont pas encore dépassé ce tabou, mais aussi pour tous les autres, vers une réflexion plus
approfondie.


Accroché, en haut de son tissu, Mélissa enchaîne les acrobaties, le chant de Frederika résonne et l’accompagne. Et c’est la douche. Le tissu vire au rouge, ce n’est plus une petite fuite, c’est une colère contre ceux qui nous poussent dans le silence, contre ceux qui nous disent que c’est sale, que cela ne se fait pas d’en parler parce que ça les met mal à l’aise.
 

Ça coule, ça tâche, ça dérange, alors que cela fait partie des choses les plus naturelles de notre corps, ce sont elles, entre autres, qui veillent sur nous de l’intérieur, nettoyant cette muqueuse potentiellement porteuse de vie.


Dans le deuxième volet de ce spectacle en duo, la pénombre se fait et Melissa va chercher dans les coulisses, une grande bâche. Elle semble peser extrêmement lourd et compliquer à tirer, elle représente en réalité toutes les pressions que les femmes subissent à ce sujet dans leur vie.
 

Et la bâche remplace le tissu, évoquant la forme d’une vulve géante, Melissa va s’amuser avec, en y entrant, en en sortant, nous montrant ses fesses, elle reprend le sujet en l’élargissant un peu, tel un hymne au plaisir, à la masturbation et au sexe féminin. Endroit plein de secret dans lequel on peut se cacher, ou au contraire exploser, montrant les différentes facettes de la féminité, elle explore cette flore vaginale en plastique sombre, devenant tour à tour son clitoris, une verge ou des doigts, un œuf fécondé qui sors de l’obscurité, .... Mais elle montre aussi le vécu de nombreuses femmes, qui préfèrent se tapir dans leur partie intime, ne la regardant pas et ne la connaissant pas, de peur de se faire montrer du doigt et à cause cette idée qui sévit depuis toujours à propos du sexe féminin.


Le spectacle se termine haut en protection, lors d’un dernier discours, où les deux artistes nous présentent deux magnifiques habits périodiques. Mélissa dans le style du carnaval de rio et Frederika avec un grand manteau à traine.


Les tampons se mêlent aux serviettes hygiéniques, des dégradés de différents rouges se font face et se chevauchent, il y a des paillettes, des froufrous, des règles peu abondantes et certaines qui goutent presque hors de leur serviette, nous sommes toutes représentées sur leurs manteaux, qu’elles portent fièrement, comme un espoir pour les femmes de ne plus avoir à se cacher.
 

Ce spectacle appelle à la libération féminine, en parlant d’un tabou que nous n’avons pas l’habitude de croiser en tant que pièce maîtresse, et en le prenant sous toutes ses coutures. C’est aussi un appel à la libération masculine, de cette peur, de ce dégoût. Partant du principe que plus on en parle, moins les gens auront de mal à en parler, et donc, débloquer certaines pensées.


Pour cette raison, il semblait évident pour les artistes de devoir faire un bord de scène à la fin de chaque représentation, afin de recueillir témoignages, questionnement, et vécu du spectacle, afin d’approfondir leur propre connaissance du sujet et améliorer leur discours. La compagnie a aussi créé une page sur les réseaux sociaux appelée « petite fuite forever » et qui a pour but de recueillir des témoignages de femmes et d’hommes sur le sujet, d’informer, de répondre aux questions et de sensibiliser le maximum de personnes.


Pour Mélissa, il semblait aussi nécessaire d’en parler avec des adolescents, en réponse à cette époque de sa vie, qu’elle n’a pas toujours bien vécu, de pars le manque d’information et de soutien. Le projet est aussi de rompre le silence ! Pour ce faire, une collaboration avec la compagnie d’ELLES et le dispositif européen « de mar à mar » est mis en place. Elle a ainsi travaillé en résidence avec plusieurs adolescents (lycée à Villeneuve sur Lot, lycée à Huesca, Université à Toulouse) et ainsi pris la question des règles dans sa globalité. Les adolescents faisant partie du projet ont pu partager la scène avec les artistes et s’exprimer sur le sujet. La représentation que j’ai vue était seulement sous la forme duo, je ne peux donc pas vraiment m’exprimer sur ce travail avec les adolescents. Il faut aussi savoir que cette représentation du 25 octobre 2019 était une étape de travail, le spectacle est encore dans une phase évolutive.


« Petite fuite » à désamorcé le sujet des règles, dedans et en dehors du spectacle, avec de la prévention, de l’écoute et une tape ensanglantée dans la fourmilière, pour pouvoir faire bouger les choses.

TÉMOIGNAGE

TÉMOIGNAGE D’UNE ÉTUDIANTE DE L’UNIVERSITÉ JEAN JAURES (TOULOUSE)
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